Message du président

 

Charles-Ohayon

Depuis quelques années, nous assistons à une explosion de contenus vidéo en ligne partout à travers le monde, et le Canada mène le bal ! Le Fonds indépendant de production éprouve une grande fierté d’avoir osé se lancer dans cette aventure en tant que premier organisme à soutenir financièrement cette forme émergente de divertissement pour les écrans. Les webséries, produites avec l’aide du FIP depuis 2010, ont remporté des mentions et des prix au Canada et à l’étranger, et le FIP est lui-même considéré comme un modèle d’inspiration à l’étranger et “ une source de financement qui a fait du Canada le cœur de la production de webséries indépendantes » “[1] et «… un des plus importants facteurs de changement dans notre industrie…” [2]

Le FIP a investi plus de 7,5 millions de $ dans la production de 71 webséries. Mais le soutien du Fonds ne se limite pas uniquement au financement. En effet, le FIP joue un rôle de conseiller, partage les résultats des recherches qu’il entreprend, les leçons apprises, les forums de discussion; il soutient le développement professionnel des membres de l’industrie et encourage les initiatives de marketing, secteur où la demande est grande ! Comme le notait Joël Bassaget dans son blogue Libération WEB SERIES MAG, le FIP  « … se positionne comme un observatoire et un guide, recueillant toutes les informations utiles de chaque expérience…. ».[3]

Le FIP est fier de contribuer à l’essor de cette forme de divertissement et au développement de nouveaux talents. Pour les jeunes créateurs de la vidéo en ligne, écrire, réaliser et produire une websérie est une occasion unique d’afficher leur talent et leur enthousiasme en plus d’utiliser leurs compétences; ils peuvent créer librement sans avoir à se préoccuper des exigences des télédiffuseurs. Les consommateurs de l’ère numérique découvrent des contenus spécifiquement conçus pour le web et les réseaux sociaux, profitant non seulement de l’expérience de visionnage mais aussi des commentaires partagés sur les réseaux sociaux et des retombées indirectes que peut apporter le sociofinancement.

Il est vrai que l’industrie doit faire face à de grands défis, mais malgré tout les occasions de marché sont inspirantes. Les diffuseurs adaptent leurs modèles d’affaires et entreprennent des activités qui répondent davantage aux attentes d’un public proactif et avide de partager, ils développent également de nouveaux partenariats, explorent des pratiques innovantes de distribution. Et, toute l’industrie suit de près les conséquences qu’auront les décisions du CRTC faisant suite à la consultation Parlons télé : une conversation avec les Canadiens.

La multiplication des services de distribution en ligne (OTT) crée un climat d’incompréhension et d’insécurité qui fragilise le système actuel de redistribution des émissions originales. Mais au-delà de cette menace, des contenus originaux spécifiquement conçus pour les médias numériques se développent avec une esthétique web qui profite des avantages de l’interactivité, de l’engagement et du partage si chers aux auditoires d’aujourd’hui. Et le FIP souhaite poursuivre dans cette voie.

Je remercie les membres du conseil et l’équipe de gestion pour leur appui à la vision et aux risques qu’ils ont si généreusement endossés. Ils contribuent à l’évolution du FIP. Deux membres du CA dont les enseignements et encouragements ont contribué au succès du FIP ont démissionné en 2014 – merci à Jeremy Butteriss et à une membre de longue date, Heather McGillivray. Nous sommes heureux d’accueillir de nouveaux membres qui apportent une énergie nouvelle et de nouvelles perspectives d’avenir.

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Charles Ohayon, président


 

[1] Globe and Mail, November 14, 2014 (traduction)

[2] Motherboard, September 1, 2014(traduction)

[3] http://webseriesmag.blogs.liberation.fr/2014/11/05/le-canada-parie-sur-ses-web-series-2/