L’engouement pour l’écoute de la vidéo en ligne est en hausse depuis plusieurs années. Des recherches [1] ont démontré que le phénomène, loin de s’atténuer, continue sur sa lancée de façon spectaculaire. Le numérique est partout dans nos vies, certes, mais il façonne maintenant notre manière de nous divertir. Les Canadiens sont bien branchés : 75 % d’entre eux sont abonnés à Internet. Ils ont donc accès à des milliers d’heures de vidéos sur Internet et, de plus en plus, sur leurs appareils mobiles. Et ils ont un nom, ces boulimiques de la vidéo. L’Office de la langue française les a baptisés « vidéonautes ».
Les vidéonautes téléchargent et écoutent de la télévision, des films, des clips en ligne et des webséries. Selon Comscore Video Metrix, 67 % des Canadiens ont regardé plus de 5,1 milliards de vidéos en ligne, soit une moyenne de 232 vidéos par personne en février 2011. Au CEFRIO, on confirme que la moitié des adultes québécois (48,3 %) regarde des vidéos sur des plateformes web telles que YouTube, Vimeo ou Dailymotion, ce qui en fait l’activité de divertissement en ligne la plus populaire auprès des Québécois. Et nos voisins du Sud nous ressemblent. Selon une étude de Pew Research menée en 2013, le nombre d’Américains qui regardent ou téléchargent des vidéos en ligne est passé de 69 % en 2009 à 78 % aujourd’hui. Tandis que selon un rapport [2] de Nielsen, les Américains passeraient près de cinq heures par semaine devant un écran d’ordinateur, employant Internet pour regarder des contenus vidéo.
Et comment répondre à cette demande accrue des consommateurs « vidéonautes », boulimiques et connaisseurs, toujours à la recherche de l’inusité, de la série accrocheuse, de la vidéo virale ? En favorisant le plus possible l’écriture, la production et la dissémination d’un grand nombre de contenus vidéo de qualité produits par nos artisans, qui trouveront leur niche dans le cyberespace. Le FIP a innové en 2010 en lançant un programme de financement de webséries. Convaincu de la pertinence de son engagement, le FIP a renouvelé cette année son Programme de financement indéfiniment. L’intérêt ne diminue pas avec les années : nous recevons toujours près de 140 demandes en phase 1. Depuis 2010, 54 webséries ont reçu près de 5,5 $ millions en investissement. Le FIP a stimulé le développement de modèles différents, tant sur le plan de la création que sur ceux de la diffusion et de la distribution. Il y a encore des défis de taille à relever, mais nos productions font leur chemin à travers la masse de contenus disponibles. Les talents canadiens se démarquent aussi dans la production de webséries. Le FIP est présent et actif et compte bien maintenir son soutien dans ce créneau de plus en plus populaire.
Charles Ohayon
Président